Connaissez-vous ce lac en bord duquel poussent des bruyères sauvages abritées par des pins et des genêts. Je m'y baigne parfois dans mes rêves. L'odeur m'est familière, un mélange d'herbes parfumées, grillées par le soleil et de champignons mousseux trempant dans les ombres. la température est à peu près toujours la même. Est-ce que l'on rêve plus d'un moment que d'un lieu ?
L'eau est brune, j'ai peur de ce qu'il pourrait y avoir sous moi. Je m'accroche à la vision de mes bras que j'allonge en longues brasses. Je reste concentrée sur ma respiration, je me défie à chaque expiration. On y pêche des truites et des brochets. On y a vu serpenter à la surface des couleuvres ou des vipères. Certains disent qu'elles ne peuvent pas me piquer dans l'eau. D'autres affirment le contraire. Je continue mon avancée patiente, je traverse des courants chauds, puis glacés. Je lutte pour détendre mon corps qui se crispe. Je garde les yeux fixés sur la rive, il fait beau, je peux l'atteindre. J'allonge mes jambes au maximum pour éviter qu'elles sombrent dans les profondeurs où de longues herbes me frôlent. Chaque brassée est un exploit de plus et une imbécilité de trop. Au milieu du lac, je ne sais plus pourquoi je suis là. Je regarde en arrière et l'on me salue du bord. Je continue d'avancer et j'atteins ce petit bout de plage isolé.
Je ne pourrai pas revenir en arrière et retraverser cette épreuve. Je ne le peux pas. Je suis seule, idiote, et froussarde. L'eau me semble de plus en plus noire, peut-être même plus épaisse. Ça sent le gazoil des bateaux à moteurs. D'en face, des bras me font signe de rentrer. Alors je vais sans doute mourir, c'est sûr, mais je replonge. Je coule, mouille ma tête, et en reprenant mon souffle, je comprends que je suis accompagnée. Une force invisible m'encourage. Je sens le regard de ces autres sur la rive et cela me donne une force inouie. Mon corps devient athlétique et j'enchaîne de vives et énergiques brassées. J'atteins si vite la rive que le monde me sourit. J'ai eu si peur. Je suis tellement vivante. J'ai envie d'embrasser tout le monde, de me coller à leur peau chaude, de me mêler et de faire tas.
Je me réveille et je veux être avec vous.
Oui
Rédigé par : Guillaume | 11 juin 2013 à 07:40
Oui ?
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 11 juin 2013 à 11:19
C'est bien.
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 11:45
Vous êtes juge maintenant ? Je préférais quand vous étiez de la partie
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 11 juin 2013 à 11:48
J'ai failli mourir ce matin. Sourire.
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 11:49
J'ai failli perdre mes parties... Ça m'a inquiété. Sourire. La résonance toujours.
"Rien n'existe que comme fonction, et toutes les fonctions se ramènent à une; et la foie qui rend la peau jaune, le cerveau qui se syphilide, l'intestin qui chasse l'ordure, le regard qui jette ses feux et qui change la place des feux, se ramènent pour moi, si j'expire, au regret que j'avais de vivre et mon désir d'en finir".
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 12:02
Que se passe-t-il Antonin ? Peur ?
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 11 juin 2013 à 12:29
Ben non justement... Du coup pas de courage. J'aimerais bien ça me motiverais.
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 13:02
J'ai encore mis un "s" à la place du "t".
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 13:10
Va peut être falloir changer le titre de ce blog? Le faire évoluer?
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 13:29
l'odeur de gazoil des bateaux c'est l'essence de ton grand-père qui plane au dessus de tes souvenirs, t'enveloppant de protection et d'amour à tout jamais pendant que ta grand-mère récolte pour toi des champignons de l' autre côté de la rive, fière de l'ampleur de sa récolte au goût inégalé de la terre d'Auvergne.
Que d' Amour pour Toi!
Rédigé par : k | 11 juin 2013 à 14:25
@Ma minouche, c'est trop d'émotions pour toi aujourd'hui. Je suis contente que tu aies reconnu le pont du Rouffet.
@Antonin, ... Quelles suggestions de titres ? à quoi penses-tu ? Je dis tu quand je te vois...
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 11 juin 2013 à 15:27
Anosgrandsenfants! Allonsenfants! Ton grand père?
Allonsmesenfants.. Le second pourrait être mal interpreté.
Pour rester dans l'esprit.
Ou alors le contre "pied": nousnesommesplusdesenfants,
Nosenfantsdeviennentgrands
"Le blog des idées!"
M'enfin sans aucune prétention.
Ou quelque chose de totalement nouveau... Mais ça ça t'appartient.
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 16:22
Mais "à nos enfants" c'est une célébration de ceux qui construisent demain aujourd'hui... Il faut créer, innover, faire des enfants, nos enfants.
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 11 juin 2013 à 16:32
Je suis d'accord... Mais alors il faut garder cette ligne éditoriale... Tout est affaire de cohérence...
Le créateur a droit à des errances... Mais il est bon d'en informer le lecteur...
Je dirais qu'il y a quelque chose de douce-heureux qu'il conviendrait d'atténuer. En plus, la période se prête à quelque chose de plus combatif.
Je pense que c'est le motto qui prête à confusion... "Le blog des bonnes ondes". Pas toujours justement... La vie est plus complexe que ça... Tu devrais l'exprimer. Si besoin était, c'est bienveillant ce que je te dis... Pour la pertinence je ne sais pas. Le Fou!
Rédigé par : Antonin | 11 juin 2013 à 16:50
Y a du monde ici
Rédigé par : Pipou | 11 juin 2013 à 19:28
C'est sublime ma Fan. Moi aussi j'ai peur de l'eau mais je sais que je ne dois pas... Voici un remède https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=GupI7TY-naU
C'est qui cet Antonin ?
:D
Rédigé par : Judith | 12 juin 2013 à 10:53
Merci Judith
C'est drôle j'avais vu cette vidéo, il y a deux jours à peine....
Antonin... C'est Artaud, c'est Louis Aragon, c'est Guillaume Apollinaire, C'est aussi parfois Elsa Triolet... C'est mon poète, mon lecteur inconnu, mon inspirateur, c'est mon rendez-vous... Moi aussi j'aimerais tant savoir qui c'est... Il me semble reconnaitre parfois sa voix. et puis non... En tout cas il est là.
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 12 juin 2013 à 15:50
Oui ahahah...
"Heliogabale, c'est l'homme et la femme.
Et la religion du Soleil, c'est la religion de l'homme, mais qui ne peut rien sans la femme, son double, où il se réfléchit"
Rédigé par : Antonin | 12 juin 2013 à 16:04
Heliogabale... Je ne connaissais pas. Pardon mais j'ai besoin d'une explication de texte : son double où il se réfléchit... comme la lune et le lac ? Aragon ne peut rien sans Triolet ? Toi sans moi ? Je vais trop loin ? Où sommes nous ?
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 12 juin 2013 à 16:12
Oui tu vas trop loin... Mais le début oui...j'aime participer à tes écrits, je trouve ça très léger... Très distrayant... Et puis, je suis fidèle à ceux que j'ai aimé une fois... Je ne me renie jamais. Toutes mes amitiés.
Rédigé par : Antonin | 12 juin 2013 à 16:22
Je sais...
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 12 juin 2013 à 16:26
Mais si tu te renies tellement... À quoi bon ? C'était beau, même si c'était anonyme c'était beau.
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 12 juin 2013 à 17:18
J'ai eu une suée, un sentiment étrange, j'ai regardé... Tu avais écrit.... À ta question je te réponds: non je ne me renie pas. Par contre, on est tous un peu la "lionne qui papillonne". C'était anonyme parce que je suis timide.... Et puis tu as une autre vie... Merci de me dire que c'était beau... "Toute la place au beau". J'ai juste l'impression de payer une dette... Tu m'as tant donné. Je sais je suis....
Rédigé par : Antonin | 12 juin 2013 à 17:50