Est-il seulement possible que j'écrive ici, la semaine dernière : voyage dans le temps... partageant ainsi avec vous cette découverte extraordinaire de l'espace temps étiré... et de revenir quelques jours plus tard, essorée, comme si je ne tirais jamais aucune leçon de rien. Le temps ? Moi ? Je n'en ai pas. J'ai l'impression de mentir comme à cet homme à qui j'assure ne pas avoir de monnaie. Mes poches sont-elles pleines de temps ? Quelques secondes par-ci par là, mais du beurre, de l'oseille, de la thune temporelle... Nada. Woualou.
Passer sa vie en vacances à se la couler douce... Toujours ces maudites histoires de choix... Ah si j'avais épousé C... j'habiterais peut-être aujourd'hui une grande maison d'architecte dans la banlieue chic Lyonnaise et j'aurais un temps infini d'ennui à ma disposition. Biensûr les enfants, biensûr les querelles, biensûr les amants, mais pas l'ombre d'un tableau excel et d'une étude de marché. Pas de données à remplir dans Salesforces. Pas de minutage de ma vie, de mes vies pour être certaine d'avoir fait suffisamment de ceci, de celà. Ai-je suffisament écrit ? Ai-je suffisamment moodkité ? Ai-je suffisamment bossé le business plan pour les couturiers ? Et mon fils ? Ai-je suffisamment... ? Non, je n'en ai pas assez fait. Pas assez fait pour mériter d'être... Ah oui, je ne vous avais pas dit... J'ai l'impression que je ne suis que ce que je fais... Epuisant existentialisme compris de travers.
Bref, je n'ai pas le temps de vous écrire, j'ai d'autres trucs à faire. Le pathétique n'attend pas. Pardonnez-moi.
Ah Fanny... Il y a quelque chose d'universel dans votre destin et en même temps il est bien singulier... C'est l'histoire du temps qui passe, qui s'arrête pas et qui ne revient pas... Cette confrontation entre nos envies, les opportunités, nos envies, les opportunités... Puis les envies... Etc... Et les envies des autres qui d'ailleurs deviennent nos envies et le temps qui s'y mêle. Cela dit tout le monde n'a pas cette chance... Certain on en plus que d'autres... Il est déjà heureux d'en avoir... Des envies...
Enfin, je ne résiste pas à l'envie de vous livrer ce poème:
" Le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard"
Tu m’as quitté
Tu m’as quitté par toutes les portes
Tu m’as laissé dans tous les déserts
Je t’ai cherchée à l’aube et je t’ai perdue à midi
Tu n’étais nulle part où j’arrive
Qui saurait-dire le Sahara d’une chambre sans toi
La foule d’un dimanche où rien ne te ressemble
Un jour plus vide que vers la mer la jetée
Le silence où j’appelle et tu ne réponds pas
Tu m’as quitté présent immobile
Tu m’as quitté partout tu m’as quitté des yeux
Du cœur des songes
Tu m’as quitté comme une phrase inachevée
Un objet par hasard une chose une chaise
Une villégiature à la fin de l’été
Une carte postale dans un tiroir
Je suis tombé de toi toute la vie au moindre geste
Tu ne m’as jamais vu pleuré pour ta tête détournée
Ton regard au diable de moi
Un soupir dont j’étais absent
As-u jamais eu pitié de ton ombre à tes pieds.
C'est beau... Moi ça me nourrit... Bon je viendrai vous lire.. Vous et vos aventures... Parce que j'aime vous lire mais je vais arrêter de vous écrire... Même si ça m'a bien plu, il faut savoir partir...sans faire d'histoire.
J'ai envie de vous embrasser...
Rédigé par : Louis | 22 mai 2013 à 21:22
Partir ? Impossible ! Aragon ne ferait jamais ça. Il sait trop bien combien les mots font pleurer les filles, il faut rester pour essuyer leurs larmes.
"Tu m’as quitté par toutes les portes" Je pleure biensûr.
Je les ai connues ces portes, j'y ai vu ma vie s'y retirer comme la vague. Il faut rester.
"Je suis tombé de toi toute la vie au moindre geste" Je pleure toujours, et je tombe, je tombe.
Rédigé par : Fanny - anosenfants | 22 mai 2013 à 22:25
Alors je reste...j'ai très envie d'essuyer vos larmes... Et par dessus tout de vous rattraper... De ne pas vous laisser tomber...d'être là pour vous.,. Je dis vague... Je suis fou... Antonin et Guillaume ne sont pas loin...
Rédigé par : Louis | 22 mai 2013 à 23:37