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Rédigé à 21:27 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Laver les traces. Frotter les yeux, et vérifier sous le tapis, derrière les rideaux de soi. Ne pas hésiter à déplacer le lit, secouer les draps par la fenêtre et observer la neige fine de poussières d'étoiles. Celles du marchand de sable, celui qui nous avait vendu du rêve pour mieux nous endormir. Gratter sous les ongles les restes. Rincer à grandes eaux. Effacer jusqu'à l'esquisse du premier sourire.
Tableau de Landon Metz découvert cet automne à Paris
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En ce moment, je découvre par petits bouts, l'oeuvre de louise de Vilmorin. Je sais tant de choses sur elle, sans la connaître encore. Je viens d'apprendre que c'est elle qui a écrit "Les amants", dont a été adapté l'un de mes films préférés de Louis Malle.
De nombreuses fois, je repensais à cette scène nocturne où Jeanne Moreau traverse les rideaux voilés dans sa chemise de nuit... Elle est comme un spectre jusqu'à sa rencontre avec le corps de son amant dans lequel elle s'incarnera. "Ma vie contre la tienne". J'imaginais le réalisateur derrière sa caméra, écrivant la scène, saisissant ce moment d'errance féminin. Je me demandais comment il avait bien pu capter cette marche intérieure... Ce n'était pas lui, c'était Louise... Ma chère Louise...
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Photo prise sur le site Whudat.de
Dans le tumulte des festivités en famille... Entre la course aux courses, les petits plats dans les grands, les repas à rallonge, les films de Noël, et les histoires... tant d'histoires à rattrapper entre cousines, oncles et tantines... Les plans de table, l'orchestration des hauts fourneaux et le découpage minuté des volailles, miches, filets, fois à dénerver... Et tant que t'y es, tu veux bien finir mes paquets...
Un moment d'isolement pour souffler et revenir ici, sur ma page blanche que je m'éfforce de protéger.
Quelque chose d'évident semble émerger de mon clavier. C'est ici que je me sens apaisée. C'est ici que je transforme. Que j'explore ma conscience fiction... Et si j'essayais... Je commence à me dire que je pourrais tenter d'entamer un texte plus construit. Est-il possible de tricoter un pull en jacquard, quand on sait à peine faire une écharpe ? Je n'ai pas la moindre idée de l'implication que je serais capable d'y mettre, mais tout d'un coup l'idée me semble à point.
Bon, je retourne en cuisine.
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Il faudra continuer à porter nos valises, les poser, les défaire, les refaire, les reporter, les oublier, les retrouver, les porter encore... parce que ce n'est pas demain que la brigade anti gang la fera péter sous pretexte qu'on l'a abandonnée... Jusqu'au bout, porter ta valise, tu devras...
Il faudra continuer nos petits arrangements, nos dettes, nos secrets, nos "àquoibon", nos cycles... Parce que ce n'est pas demain que l'on rebroussera ou qu'on ravalera... Ce petit arrière goût tu garderas...
Il faudra continuer à croire. Droit devant, comme tu pourras, tu avanceras.
Il faudra continuer à chanter "ah tu verras tu verras, tout recommencera, tu verras tu verras, la vie c'est fait pour ça..." Et par amour tu essaieras.
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Comment savoir si on est allé au bout ? Jusqu'au bout de l'histoire, d'un projet ? Est-ce qu'il faut comme les Mayas, définir un "bout" temporel ? Il n'y aura rien après le 21 décembre 2012 !!! Après demain, on saura ce qu'il y avait après la fin de l'histoire. On saura enfin s'il y a une vie après la mort.
Tout cela me semble absurde. Ce n'est pas parce que nous sommes mortels que nous devons absolument, en permanence, appliquer le principe de péremption à toute chose. Mais alors comment savoir si on est allé au bout ? C'est la grande épreuve existentielle de Kiko, personnage principal du film "Les Dieux sont tombés sur la tête", qui a pour mission d'aller jeter sa bouteille de Coca-Cola au bout du monde. Ce que nous enseigne ce grand film (Oui c'est un grand film), c'est que Kiko finira par trouver son bout du monde et d'y jeter sa bouteille... Et cela, même si le bout du monde n'existe pas...
On a besoin de repères, de avant-après, de virages, de croisements, et finalement du mot "FIN", parce que fondamentalement, ce que nous aimons tous le plus, c'est "commencer une nouvelle histoire"...
Dans l'attente... je vous souhaite de passer bientôt à autre chose... Joyeuse fin à tous !
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Me revoilà plongée dans mes eaux profondes. Froides et sombres. Silencieuses. Je suis en apnée. Plus je m'enfonce et plus le silence est assourdissant. Je m'entends.
J'entends le brouhaha bouillonnant, incessant, de mes râleries. Pesantes, épuisantes. Pittoresques comme un décor immuable. Décrochez donc ces tentures qui me gâchent la vue !
Je pense que, dans une vie antérieure, j'ai dû attendre longtemps dans la tour du château. De ce petit horizon de fenêtre, perçait une lumière quasi divine, qui fendait comme une lame d'acier les rideaux lourds. Je ne me souviens plus si j'avais pu en sortir, mais je revois encore ce filet de lumière qui me coupait en deux.
Je continue cette lente exploration des fonds marins, et tout d'un coup, au détour d'une algue longue, j'aperçois d'autres êtres, les uns derrière les autres. Etonnantes rencontres. Je ne suis pas seule ici bas. Je voudrais les rejoindre - la communauté des graves - mais déjà, me voilà aspirée par la surface. Je flotte ! Inaccessibles profondeurs, me revoilà dans le jour, le ventre à l'air, les membres en étoiles, offerte au soleil, mon aimant.
Peinture de Diane Borg + Mon titre que j'adore "d'amour j'attendais", est emprunté d'un très beau poème de Sapphô : "l'idôle"
Rédigé à 23:59 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
Je viens de faire une découverte qui me bouleverse totalement et à laquelle je ne puis échapper. Je n'ose y croire, je ne comprends pas, quelque chose m'échappe.
Vous connaissez tous, lecteurs fidèles de ce blog, mon complexe de la femme multiple... Celle qui a de nombreux visages, et qui change tout le temps d'avis, de priorités, de croyances. Je suis tantôt l'une, tantôt l'autre, jamais vraiment identifiable. Je disparais derrière le flou de mes errances et de mes incohérences... Suis-je la légère ? La joviale ? La simplette, tendue comme une flèche vers le bonheur ? Suis-je la profonde ? La compliquée ? La torturée mélancolique versée dans une écriture à tiroirs ? Suis-je plutôt cette entrepreneuse frondeuse décrite dans certaines interviews ? Suis-je la créatrice du Mood Kit ? Suis-je The Other stratégie digitale ? Suis-je cette amante impatiente et fougueuse ? Suis-je la danseuse exhibitioniste ? Ou suis-je la mère de Swann, tendre et patiente ?
Je suis incapable de me définir. Je suis convaincue que je suis éclatée de mille contradictions. Que le temps passe et que mon état empire. Je change d'opinions tout le temps, je change de voies, je change de regard, je change de goûts... C'est une évidence. Je nais et renais en permanence, misérablement, je l'écrivais encore ici, il y a quelques jours...
et BAM !!!
Je rajoute un outil sur ce blog qui propose les archives de mes articles... Déjà six ans, jour pour jour, que je blogue... Curieuse, je vais relire quelques bribes de 2006... Ma vie était si différente alors. J'étais encore cette femme enfant, n'ayant connu qu'un seul homme, reine mère d'une famille idéalisée... Je me demandais ce qu'elle avait à dire à l'époque cette niaiseuse. La rencontre me fit l'effet d'une giffle.
Je n'ai pas bougé d'un iota !!!!!
Je suis complètement interloquée. Je ne sais pas si je dois me réjouir ou me foutre des coups de pieds aux fesses. Je suis ce même mélange, à quelques sujets près.
13 décembre 2006 j'écris : Chercher le chemin, se tromper souvent de voies pour le plaisir de chercher encore. Qu’il est triste le moment où fatigué, on se dit ça y est je me suis trouvé.
Ces mots sont sur le bord de mes lèvres et je les lis comme si je les prononçais pour la première fois, à l'instant même où je les pense.
Et le 26 décembre 2006, six ans et quelques jours avant la naissance de Nina, j'écrivais "Vive les nouveaux nés" : J'ai l'impression que beaucoup de gens sont en train de naître. (...) Nous sommes nombreux à croire que l'accomplissement personnel est possible. Où cela nous mènera-t-il? Peut-être à la plus grande dépression du XXIe siècle? Espérons que cela soit plutôt à une plus grande responsabilité envers notre monde. Je crois que nous avons tous quelque chose à apporter au monde.
Je me fais froid dans le dos. Qui est cette femme en proie aux mêmes questionnements que moi ? Qui vit les mêmes choses que moi, qui pense comme moi, et que je ne connais pas.
La photo date de l'été 2008, prise par mon amie Valérie Dray au Cap Ferret.
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Rédigé à 23:43 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Quelle folie de croire savoir qui on est. Quelle imprudence de penser que l'on sait exactement ce que l'on veut. Les plus chanceux ont une intuition, une inspiration qui leur permet de choisir plus ou moins sereinement un chemin. Moi qui ai appris à faire des choix, à me définir, à tordre le monde selon ma volonté, je comprends maintenant que j'ai réussi à être parfois là, ici et maintenant, presque alignée à l'une d'entre moi, mais rien d'autre. Rien de définitif.
Je commence à sentir que rien n'est plus illusoire que de savoir qui on est. Je suis vivante, je suis une femme, je suis mère... De ces trois affirmations objectives, je saisis la fragilité, la volatilité.
Je sais d'où je viens et j'embrasse totalement mes racines. Je les aime, je les protège, je les arrose. Elles me permettent de m'égarer dans les forêts, de me dresser contre une tempête et d'en perdre toutes mes feuilles. Le coeur gelé et les branches arrachées, je sais que le printemps y puisera de nouveau goulûment sa sève.
Je sais qui je suis, là, ce soir, entre deux sommeils, inspirée. Je connais ma source. Mais demain, reposée, goûtant une autre eau dont les bienfaits seront différents, j'aurai sans doute un autre visage. Pas tout à fait une autre, pas tout à fait la même. Je suis déjà très différente sous le regard de Julia, Laura, Sibylle, Géraldine, ou Valérie, mes "soeurs"... Chaque rencontre, quand elle est réélle, me change. Et c'est précisément à cet endroit que j'arrête de choisir. Je me prends ainsi, éclatée. Il faut juste un grand bus pour faire rouler toutes ces Fanny sur la même route.
A moins que... Je ne vois que ça... On s'écarte totalement du monde et qu'on évite la rencontre. Là, seul, droit, sec, empaillé, je saurai de quoi je suis fait. Un renard argenté, monté sur roulettes, filant droit, bien droit dans le mur.
Rédigé à 06:46 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (2) | TrackBack (0)
J'aime cette légende Talmudique qui raconte que l'enfant naît au monde avec la connaissance profonde de ses vies antérieures. Un ange arrive et pose un doigt sur sa bouche, lui signifiant le silence et le secret. C'est alors que l'enfant oublie tout, et pousse son premier cri. Une empreinte en creux au dessus des lèvres, pour seule trace du passage de l'ange...
J'aime cette histoire. Moi qui ne cesse de naître et renaître encore. Cela expliquerait si bien pourquoi je ne tire aucune leçon du passé. Pourquoi j'oublie, pourquoi je crie, j'oublie encore, puis crie de nouveau, comme si c'était la première fois. La faute à l'autre... cf mes cicatrices sur le bord de mes lèvres.
Hier Nina est née. Nina ma nièce. Son prénom chante comme un harmonica dans la poche, il est simple et proche, il est plein d'énergie et j'ai envie de chantonner Ninaninanina Oh Ninaninanina !!! Innocente créature projetée dans la civilisation. Je ne peux même pas lui promettre de lui apprendre tout ce que je sais, puisque déjà je couve une énième renaissance et que l'ombre de l'ange s'approche...
Rédigé à 07:55 dans J'aime les enfants, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
Depuis trois heures et demi du matin, ma soeur a perdu les eaux... Elle est à ce moment présent de l'écriture, à la maternité, attendant dans l'enchaînement des contractions, que la vie surgisse, s'arrache de ses cuisses, et bouleverse le cours de notre existence à tous. Rien n'est moins anodin qu'un enfant qui vient au monde. Quand certains comptent le nombre d'enfants qui naissent par minute sur la planète, quelque chose de l'ordre de la fourmi leur échappe. Chaque âme a la grande mission de traverser la vie et de transmettre ne serait-ce qu'une microscopique part de divin...
J'attends la rencontre avec ma nièce.
Comment viendra-t-elle à nous ? Que nous dira-t-elle ? Que nous montrera-t-elle ?
L'attente est un moment presque hors de la vie. On retient son souffle. Rien n'est plus près de la mort que la naissance, dans cet instant entre parenthèses, cette apnée du sommeil entre deux rêves éveillés...
Je t'attends, je te perçois. Une silhouette de jeune femme se dessine derrière le rideau de ma chambre. Je ne saurais dire depuis combien de temps je t'aime.
Rédigé à 10:30 dans J'aime les artistes, J'aime les femmes enceintes | Lien permanent | Commentaires (6) | TrackBack (0)