Me revoilà plongée dans mes eaux profondes. Froides et sombres. Silencieuses. Je suis en apnée. Plus je m'enfonce et plus le silence est assourdissant. Je m'entends.
J'entends le brouhaha bouillonnant, incessant, de mes râleries. Pesantes, épuisantes. Pittoresques comme un décor immuable. Décrochez donc ces tentures qui me gâchent la vue !
Je pense que, dans une vie antérieure, j'ai dû attendre longtemps dans la tour du château. De ce petit horizon de fenêtre, perçait une lumière quasi divine, qui fendait comme une lame d'acier les rideaux lourds. Je ne me souviens plus si j'avais pu en sortir, mais je revois encore ce filet de lumière qui me coupait en deux.
Je continue cette lente exploration des fonds marins, et tout d'un coup, au détour d'une algue longue, j'aperçois d'autres êtres, les uns derrière les autres. Etonnantes rencontres. Je ne suis pas seule ici bas. Je voudrais les rejoindre - la communauté des graves - mais déjà, me voilà aspirée par la surface. Je flotte ! Inaccessibles profondeurs, me revoilà dans le jour, le ventre à l'air, les membres en étoiles, offerte au soleil, mon aimant.
Peinture de Diane Borg + Mon titre que j'adore "d'amour j'attendais", est emprunté d'un très beau poème de Sapphô : "l'idôle"
Profond, beau, radieux
Rédigé par : Judith | 18 décembre 2012 à 15:40
J'ai touché le fond de la piscine dans son petit pull marine
Rédigé par : Olivia | 19 décembre 2012 à 02:25