Salut la compagnie, j'espère que vous êtes en forme aujourd'hui... La patate... La grosse frite.... Parce que j'ai envie d'aborder un sujet qui me pince le coeur. Hier soir, à un dîner, un des invité raconte que ses parents, 80 ans, ont décidé de tout plaquer : OUT la maison de famille avec 6 chambres, OUT la belle ville de Tours où ils ont fait toute leur vie. Ils plaquent tout pour partir loin de leur fin de vie, car il leur semble que la misère de la vieillesse serait moins pénible au soleil.
et ce matin, je tombe sur un article de l'Expresso Télérama (décidément, je les cite beaucoup en ce moment) sur le témoignage recueilli par Mathilde Guermonprez de trois ouvriers à la retraite , que je vous quote tel que :
"Jean, un cafetier parisien, Yves, ancien de chez Renault, et Gérard, de Michelin. « Je ne vais pas passer ma vie à bricoler dans le jardin, dit le premier. Je ne sais pas ce que c’est que de ne rien faire. Ma vie a toujours été régie par des horaires. Sans repères, je suis perdu. » « Physiquement, je ne me sens plus très bien. Sans pression, il est difficile de tenir debout, raconte Yves. Lorsque j’étais encore en activité, je me présentais toujours en disant “Yves, Renault, Le Mans, France”. C’était comme une identité. Pour être dans la vraie vie, il faut travailler. Ça remplit le silence et le vide. »
Avec franchise, Gérard avoue que pendant les grèves il défile avec les salariés mais que, pour rien au monde, il n’irait dans une manif de retraités. « En fait, poursuit-il, je me suis déçu. J’ai passé une partie de ma vie à construire une image de moi dans le regard des autres. Je l’ai laissée là-bas. »
GLOUPS...
Ces témoignages me renvoient à "Son bleu" une chanson de Renaud qui raconte le départ à la retraite d'un ouvrier :
Qu'est-c'qu'y va faire de son bleu
De ses bras de travailleur
C'est toute sa vie qu'était dans sa sueur
Pourquoi y r'pense aujourd'hui au p'tit
V'la dix ans qu'il est parti
" Salut pauv' cave
Tu s'ras toujours un esclave "
Eh ben tu vois gamin
Aujourd'hui j'suis plus rien
En même temps, j'avais prévenu... J'avais dit la PATATE !!!!
Pour ceux qui sont encore vaillants, je continue avec un autre texte de Renaud.
J' m'interesse plus à grand chose
Même pas fatigué, j' me r'pose
J' bois la vie à toute petite dose,
J' vois plus la couleur des roses.
Dans ma guitare, y a plus rien
Plus une note, plus un refrain.
Dans mes doigts, y a rien qui tient
Dans ma peau, y a qu' du chagrin.
J'ai la vie qui m' pique les yeux
J'ai mon p'tit cœur qu'est tout bleu
Dans ma tête j' crois bien qu'il pleut.
Pas beaucoup, mais un p'tit peu.
Passons une bonne journée à veiller sur ceux qui nous entourent, et ne les oublions pas dimanche en allant voter.
Votre post fait écho en moi : ma maman fait actuellement une grosse dépression liée à la fois à une opération de l'épaule qu'elle a subie, et la retraite qui se profile...
Difficile transition pour ceux qui ont voué leur vie à leurs enfants (qui ont quitté le nid) et leur métier-vocation (qui s'arrête net). Ainsi que pour leur famille.
Rédigé par : Anne-So | 07 mars 2008 à 21:21