Le gâteau arrive, il est toujours aussi étonnamment réussi, il a l'air délicieux, il se suffirait à lui-même en tant que repas de fête et pourtant l'artiste n'a su s'éviter le pécher d'orgueil de dernière minute. Et n'écoutant que sa joie devant un tel appareillage, il y rajoute sa petite cerise personnelle, permettant aux yeux émerveillés de faire déjà la différence avec le goût des autres. Mais cette pièce rapportée écarlate n'a en réalité rien à voir avec la douce légèreté de la pâte patiemment levée et la crème savamment parfumée.
Les erreurs les plus funestes sont ainsi, après une longue et puissante concentration, la phrase de trop, qui glisse, qui dévale et qui emporte la nappe. L'intuition trompeuse, l'enthousiasme mal dosé, la tâche...
On ne voit plus qu'elle, la petite connerie industrielle, et son goût est amer.
Le gâteau ? Non merci je n'ai plus très faim...
La cerise ? Comme toute tragédie... inoubliable...