Prendre l'air, s'éventer l'esprit pour libérer un parfum de manque. Ressentir autre chose, car il est possible de ressentir autre chose. Quelque chose de subtil, olfactif, mais pas que. Quand je suis chez mon père mon odorat est en éveil permanent et me communique un million d'informations. Je ne trie pas, je récolte. Frigo, beurre, fromage, Rocamadour. Cuisson, saussice, courgette, ail, persil, romarin, pain. Chien, poils, terre, chat, aigre. Peau, père, parfum. Paulette, crème Payot, corps. Bouquet, roses, menthe. Herbe, sèche, eau du robinet qui goutte dans l'herbe. Livre, papier, rassurant bonheur.
Une goutte de transpiration aussi se libère. Était-il possible qu'une goutte d'eau sorte ainsi de mon ventre, au dessus du nombril. Le soleil, cet oublié, redevient alors miraculeux. Je regarde cette goutte presque stupéfaite des ressources du corps. Vider un peu le vase et le remplir d'eau fraîche. Flambante neuve. Brûlante peau neuve.
Trois jours, trois livres : Se perdre, Stella Corfou et sa femme. J'aime Annie Ernaux, elle écrit : "Je ne suis pas culturelle, il n'y a qu'une chose qui compte pour moi, saisir la vie, le temps, comprendre et jouir". (se perdre) On se comprend elle et moi. Elle me débloque. Elle me décomplexe. J'écris dans mon cahier "Impossibilité du bonheur à ramasser, la terre me semble alors trop basse."
Tout est beau là-bas.
Retour ici.
Tout reste à vivre.
Tableau Sarah Stokes, "Fly Me to the Moon"
C'est chouette ça!
Rédigé par : Un lecteur | 10 juillet 2013 à 13:17
C'est beau ma Fan.
Rédigé par : Delphine | 10 juillet 2013 à 16:17