Il m'arrive très rarement d'être seule plus de 24 heures. Mon fils, mes amis, ma famille... J'aime voir et toucher les autres. J'ai tendance à toujours trouver la présence d'autrui rassurante, même silencieuse. Mais alors je m'encombre de petites maladies stupides pour attiser en permanence ce foyer, le faire brûler de joie, qu'il ne s'éteigne jamais. Je m'en écoeure à trop nourrir, trop aimer, trop sacraliser. Ces quelques jours d'isolement sont une véritable cure de désintoxication. Par petites bouchées, par petites pensées, je réorganise l'espace de ce cerveau ou de ce coeur surchargé et je le débarasse de ces encombrants. De ces plus hautes branches devenues des souches. Une petite diète salutaire en somme. Il reste de la place pour tous, et je n'envisage pas d'aimer moins, mais peut-être mieux. Je tente.
Je viens de finir "Louise Amour", J'ai adoré le début, j'ai détesté la fin. Entre la première et la dernière page, quelque part, j'ai changé.
Tableau de Misato Suzuki Early summer rain - "Louise Amour" de Christian Bobin, éditions Gallimard
Louise Amour est un nom qui t'irait bien pour sauter de branche en branche.
Rédigé par : Fred | 17 juillet 2013 à 16:22