Ce matin, le quotidien Métro titre sur "le contrôle continu pour les professeurs". Grosso modo, il faudrait noter les profs... Je me sens très mal à l'aise avec cette nouvelle réforme. Qu'apprend t'on à nos enfants? à se cultiver? à développer leur esprit critique? ou à s'opposer les uns aux autres dans une compétition binaire, en remettant en cause l'esprit même de l'apprentissage, et l'autorité du prof?
Comment redonner le goût de l'apprentissage? C'est là, la vraie question.
Allez-vous avoir envie de manger du gâteau, si je vous dis qu'il est éventuellement probable que le cuisinier soit nul? Bof... Et admettons que vous y goutiez, et même qu'il soit délicieux, n'allez-vous pas lui trouver un arrière goût? chercher la petite bête?
Bon, je l'admets ma transposition n'est pas terrible. Mais c'est tellement important d'apprendre, de donner le goût d'apprendre chaque jour, et d'expliquer que l'apprentissage est un parcours sans fin qu'il faut appréhender humblement, mais avec désir.
A trop mettre de pression on va tuer l'envie et engendrer un effet inverse, un rejet de tout ce qui représentera l'apprentisage au profit du divertissement abrutissant. Voulez-vous que la télévision devienne votre maître?
Je vous livre un sondage anglais sidérant... D’après une enquête publiée lundi, une majorité de Britanniques pensent que Sherlock Holmes a réellement existé tandis que 23 % d’entre eux voient en Winston Churchill un personnage de fiction.
Autre continent, mêmes maux, en pire. Le Courrier international N°900, publie un article de L'East African, sur les débordements au Kenya et s'inquiète du vote des jeunes générations aux prochaines élections, dénonçant le manque de culture des jeunes Kenyans. je cite :
"Contrairement à l'idée généralement admise, il semble que les jeunes africains soient moins éclairés sur le plan politique que leurs aînés. Tout d'abord, ils ont moins de connaisssances civiques. Alors que leurs grands-parents dévoraient des livres et des journaux sur leur pays, les jeunes passent leur temps à lire des magazines de divertissement étrangers et à regarder des chaînes musicales américaines. En raison du déclin du football local et du succès grandissant du championnat anglais, la majorité des jeunes qui votaient pour la première fois lors du dernier scrutin ont probablement regardé une centaine de matchs étrangers, et pas un seul disputé par les clubs Kenyans. Comme ils n'ont pas l'occasion d'apprécier une équipe de football locale, un acteur ou un chanteur kenyans, ou même une belle fille de leur quartier, le seul moment où ils sont appelés à monter au créneau pour leur pays est celui des éléctions. Et nombre d'entre eux sont trop ignorants pour faire un choix avisé."
Allez-vous laisser Britney Spears éduquer vos enfants?
Je n'avais pas bien compris ce qui c'était passé non plus avec cette histoire de l'arche de Zoe, la seule chose que j'ai bien assimilé, c'est que les parents Tchadiens avaient accepté de laisser partir leurs enfants pour qu'ils soient scolarisés.
Alors! Valorisons l'école! Valorisons les professeurs! Donnons envie d'apprendre et de réfléchir.
Passons une bonne journée à éveiller nos enfants.
J'aime bien cette comparaison avec le cuisinier !
A mon avis, il y a là un véritable problème social lié au manque de confiance (dans le prof, dans le médecin, etc). Du coup, on "contractualise" toute relation... et les avocats ne sont pas loin !
Rédigé par : Eliza Taddei | 05 février 2008 à 20:50
Oui, un manque de confiance et de respect, qui denoue les liens qui nous font avancer ensemble. J'essaie d'apprendre à mon fils d'avoir confiance en lui et de communiquer cette confiance aux autres, pour construire de belles relations.
Rédigé par : Fanny | 05 février 2008 à 22:47