Esmeralda et Quasimodo 2013. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme. Elle déborde toujours, pénible, épuisante. Lui se vide, voudrait disparaître peut-être et pourtant reste, laisse partout ses traces invisibles. Les mensonges inutiles et décevants, toujours. Ici le puit où elle les jette. Elle n'en veut plus.
Elle veut la vie, le souffle, les peaux douces qui se touchent et les regards aussi. Elle veut les regards francs, ceux qui disent plus. Elle veut plus. Il y a six mois elle dansait sur "le Geyser et le musicien", aujourd'hui sur "le menteur et l'insatiable", doux glissement de la vie. Le fleuve toujours, ses eaux froides et ses courants dans lesquels ils se laissent prendre, et ces rives qui ne se rejoignent jamais. Le couple... Ceux qui savent être une île.
Esmeralda, aimer l'espoir et danser, esperer qu'on aimera et danser. Quasimodo, quasi aimé, quasi dit à demi mot.
Diseuse de bonne aventure lisant sur la ligne, entre les lignes, les phrases mentent mais pas les mots. Je t'entends lui dit-elle. Je n'aime pas les menteurs.
Tableau Rob Scholtz
Rédigé à 11:58 dans J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (1)
Je ne vous épargne rien. Presqu'aucun secret. Vous les badauds qui venez marcher le long de ma plage. Tous les jours vous venez vous prendre votre vague, parfois longue et lente, caressant les orteils, parfois rugissante jusqu'au genoux. Mon laboratoire est ouvert à tous, mais il est à moi et je n'ai rien à retenir. Tant pis pour vous si vous repartez mouillés. Il n'y a d'intime que ce qui est touché, le reste... intimidé... peut rester dans un tiroir, jamais porté.
C'est le possible qui s'ouvre à nous ce matin sur cette plage. Hypothèse 1 : plier cette nouvelle lingerie dans un petit sac en soie, la ranger dans un tiroir, savoir qu'elle est là, que quelque part elle fait partie de moi. Hypothèse 2 : porter cette lingerie juste pour moi, être la seule à savoir. Se sentir femme quelques instants, comme ces femmes qui savent se faire épouser. Hypothèse 3 : trouver un homme qui saurait comprendre qu'il n'y a rien à enlever, juste écouter l'histoire que l'on a envie de raconter, et se laisser accompagner.
Toutes ces possibilités... Une chance que l'on ait plusieurs vies.
Rédigé à 06:10 dans J'aime les histoires, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (13)
Il est des hommes qui sont attirés par la lumière, les couleurs et la grâce légère de la Papillon. Ils suivent une éffluve parfumée et roarrrr se font avaler par la Lionne qui n'en fait qu'une bouchée, recrachant quelques os laissés à la poussière. Il est d'autres hommes, plus sombres ceux là, qui chassent la Lionne. Ils restent tapis dans la jungle pendant des heures à guêter les humeurs, les étirements et observer les poils plantés comme des armées. Ceux là, plus maniacs, se lassent bien vite de jouer au filet avec la Papillon.
Ce matin, j'ai commencé à lire "La folle allure" et je suis totalement réconciliée avec Christian Bobin, totalement réconciliée avec l'amour, avec ma Lionne et ma Papillon. Le monde va aller mieux puisque je viens de déplacer la première pierre. Ah je rebadine, je rebadine, c'est bon signe.
Rédigé à 14:57 dans J'aime les artistes, J'aime les guides, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (2)
Il m'arrive très rarement d'être seule plus de 24 heures. Mon fils, mes amis, ma famille... J'aime voir et toucher les autres. J'ai tendance à toujours trouver la présence d'autrui rassurante, même silencieuse. Mais alors je m'encombre de petites maladies stupides pour attiser en permanence ce foyer, le faire brûler de joie, qu'il ne s'éteigne jamais. Je m'en écoeure à trop nourrir, trop aimer, trop sacraliser. Ces quelques jours d'isolement sont une véritable cure de désintoxication. Par petites bouchées, par petites pensées, je réorganise l'espace de ce cerveau ou de ce coeur surchargé et je le débarasse de ces encombrants. De ces plus hautes branches devenues des souches. Une petite diète salutaire en somme. Il reste de la place pour tous, et je n'envisage pas d'aimer moins, mais peut-être mieux. Je tente.
Je viens de finir "Louise Amour", J'ai adoré le début, j'ai détesté la fin. Entre la première et la dernière page, quelque part, j'ai changé.
Tableau de Misato Suzuki Early summer rain - "Louise Amour" de Christian Bobin, éditions Gallimard
Rédigé à 10:53 dans J'aime les guides, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (1)
Rien n'est plus doux que les réveils ici, là, dans ces draps blancs, dans cette grande chambre, aux grandes fenêtres. Par terre le parquet épais, large. Sur ma tête, le ciel sans fond comme si le plafond était si haut qu'il ne bordait pas l'espace du lit. Ici, je me sens plus grande, plus longue, plus fine. Perspective nouvelle. La dimension, la lumière, les ombres douces, je suis en paix. Prête à donner plus et à lâcher davantage.
Je connais bien cette maison. C'est la maison de ma vie nouvelle. Cinq ans déjà, que chaque été, je fais ce voyage vers mon autre moi. Je collectionne ces petites semaines précieuses dans mon coffre à souvenirs, cette boîte à musique qui me fais danser quand je l'ouvre. Il ne s'agit pas de me ressourcer puisque je n'y retrouve pas mes racines, mais plutôt de me déshabiller, me nourrir à peine, et lire seulement. Dans la maison d'une autre, les livres d'une autre, car il ne suffit que de cela pour voir sa propre vie différemment.
D'ici je trouve que ma famille est puissante et saine, je trouve le Moodkit bien lourd et les hommes bien mal élevés. Dans l'indulgente lumière qui traverse la maison et qui se pose sur moi avec douceur, je me dis que je dois encore trouver le courage d'avancer dans le noir. Je commence le livre que Jiann-Yuh m'a offert : "Elle s'appelle Papillon", et j'ai hâte de savoir de quoi cette femme est capable.
Rédigé à 10:27 dans J'aime les enfants, J'aime les guides, J'aime les histoires, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (4)
Prendre l'air, s'éventer l'esprit pour libérer un parfum de manque. Ressentir autre chose, car il est possible de ressentir autre chose. Quelque chose de subtil, olfactif, mais pas que. Quand je suis chez mon père mon odorat est en éveil permanent et me communique un million d'informations. Je ne trie pas, je récolte. Frigo, beurre, fromage, Rocamadour. Cuisson, saussice, courgette, ail, persil, romarin, pain. Chien, poils, terre, chat, aigre. Peau, père, parfum. Paulette, crème Payot, corps. Bouquet, roses, menthe. Herbe, sèche, eau du robinet qui goutte dans l'herbe. Livre, papier, rassurant bonheur.
Une goutte de transpiration aussi se libère. Était-il possible qu'une goutte d'eau sorte ainsi de mon ventre, au dessus du nombril. Le soleil, cet oublié, redevient alors miraculeux. Je regarde cette goutte presque stupéfaite des ressources du corps. Vider un peu le vase et le remplir d'eau fraîche. Flambante neuve. Brûlante peau neuve.
Trois jours, trois livres : Se perdre, Stella Corfou et sa femme. J'aime Annie Ernaux, elle écrit : "Je ne suis pas culturelle, il n'y a qu'une chose qui compte pour moi, saisir la vie, le temps, comprendre et jouir". (se perdre) On se comprend elle et moi. Elle me débloque. Elle me décomplexe. J'écris dans mon cahier "Impossibilité du bonheur à ramasser, la terre me semble alors trop basse."
Tout est beau là-bas.
Retour ici.
Tout reste à vivre.
Tableau Sarah Stokes, "Fly Me to the Moon"
Rédigé à 20:09 dans J'aime les artistes, J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (2)
Un jour viendra, inattendu, où l'on s'aimera simplement. Dans l'attente, veuillez recevoir cher monsieur, l'expression de mes sentiments distingués.
Dessin Egon Schiele
Rédigé à 15:46 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (8)
J'ai oublié de vous raconter quelque chose de presque incroyable, qui a eu lieu lors du dernier atelier d'écriture. On se disait au revoir en se parlant de nos lectures du moment, et de celles à venir. Je pense qu'inconsciemment je devais avoir envie de résister à cette séparation qui me semblait insurmontable, en livrant, alors, le plus déchirant des appels au secours. J'expliquais ainsi à mes camarades de jeux que, depuis un an maintenant, je m'efforçais de lire un maximum de femmes écrivains, car j'avais réalisé que ma bibliothèque était massivement masculine. Pour moi, il ne faisait donc nul doute que les femmes avaient moins de place que les hommes et je prononçais cette phrase terrible : la littérature et la poésie féminines sont inférieures à celles des hommes.
Bang ! Oui... Moi... J'ai dit ça.. et je m'entends encore le dire. À l'heure de quitter la table d'exercice pour me lancer, pourquoi pas, dans l'aventure de l'édition, je dégringolais de ma chaise devant tout le monde. Lâchant mes pesants #aquoibon... mes navrants #maissicestvrai #maissijevousledis #lesfillesçavautrien #jevauxquedallemoiavecmapoesie...
Je les ai aimé, car ils se sont révoltés. Outrés qu'ils étaient de m'entendre argumenter de telles âneries. J'ai aimé leurs claques, j'ai aimé leur saut d'eau sur la tête, j'ai aimé les coups de pieds aux fesses. Je manquais d'ambition et je voulais partager ma croix avec toutes les femmes écrivains... Médiocre...
Une guerrière sans ambition remporte des victoires sans butin.
Je persiste à penser que dans l'inconscient collectif un texte de femme a forcément moins de valeur que le texte d'un homme... Mais l'inconscient collectif, voilà un magnifique champs de bataille, non ?
Rédigé à 22:49 dans J'aime les histoires, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (11)
Je m'amuse de mes pseudo idées noires, et objectivement, il y a de quoi rire. Je m'étais préparée, pour je ne sais quelle obscure raison, à passer un week-end pourri. J'avais achevé un texte et j'angoissais de ne plus jamais avoir d'autre inspiration. Je disais au revoir à mon atelier d'écriture et à toute cette précieuse énergie qui m'avait tant portée, et je me préparais à dépérir, sans appétit... Drôle d'idée.
Car c'était sans compter sur ma nature péniblement enthousiaste, qui ne peut s'empêcher de rire dès qu'il y a un rayon de soleil et quelques amis. Il suffisait donc d'une tranche de pâté et de quelques cornichons en terrasse du Bellerive pour que le geyser se remette à cracher !!! Les idées, les envies, l'appétit... Alors j'ai tout raflé : les honneurs, les encouragements et même la coupe... de pétanque !
Et voilà ! Merci mes amis. Je ne vous dis pas assez merci pour votre inspirante présence. Alors je continue, et je cours en hurlant oui oui oui !!!!!! J'en ai tellement envie.
Rédigé à 13:17 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (0)
L'auto-stoppeur, pouce en l'air comme si sa vie était super, se fout de l'endroit où on l'emmène. Ce qu'il veut c'est partir de là. Changer d'air. C'est con un auto-stoppeur, faudrait lui dire quand même : où qu'on aille, on est toujours là. Il peut bien aller où il veut, aussi loin, il n'échappera jamais à la question : d'où tu viens ?
Rédigé à 13:27 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (1)
Il n'y a pas de détail sans importance. Tout est dans le détail. Alors soyons précis, si j'ai une joie chaude et douce, une joie câline, rose, il ne faut pas négliger le fait qu'elle peluche. C'est très bien que l'on ait naturellement envie de s'y blottir, mais il ne faut pas ensuite faire le regardant en s'approchant, ça vexe. Toutes les filles boulochent, ni plus ni moins, mais certaines connaissent le tour pour se faire oublier du pull, quand d'autres vous laissent des peluches plein les poches. Faut pas en vouloir à celles qui accrochent, il faut se souvenir que c'était de la joie chaude et douce, de la joie câline et rose.
Rédigé à 08:50 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (3)
J'ai rendez-vous. Cette simple phrase, j'aime l'écrire, la dire, j'aime la chanter. C'est une phrase précieuse que je prononce à bon escient, sans la gâcher, et qui rend belle.
J'ai rendez-vous. J'exagère de la redire une deuxième fois, je sais, mais je souris et j'aime tant sourire.
Je m'y rends, je me rends, et vous, rendez vous. Je me rends même aux portes fermées. Je sais que je ne dois rien attendre, je le sais... et alors ?... Mon insolente foi, légèreté, naïveté, bétise (qu'est-ce donc ?) me permet encore de m'attendre à l'inattendu. Quelle femme épouvantable !
J'ai rendez-vous. Je suis heureuse et le reste, je m'en fout.
Rédigé à 23:34 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (1)
Attention, la machine s'emballe... J'ai dû écrire au moins cinq pages aujourd'hui pour "ma nouvelle de 30 pages".... Je suis page 19... J'ai trouvé une femme à mon Jésus... Je ne sais pas ce que j'en fait maintenant. Est-ce qu'elle va rester ? Est-ce qu'il va rester ? J'aime bien l'idée qu'une femme lui soit tombée du ciel. Ça m'amuse cette providence qui n'épargne pas les réfractaires...
Certaines femmes sont naturellement douées pour être infirmières, mais celle-là était trop maladroite pour tenir une cuiller de sirop, trop étourdie pour lui faire prendre ses cachets, trop guillerette pour s’appesantir sur sa blessure. Elle ouvrait seulement les fenêtres. Si lui, voulait du sens, elle, voulait du beau, alors elle en mettait partout. Dans son appartement, dans ses poches, dans ses mots, dans son assiette, dans son lit.
C’était beau, mais ça n’avait pas de sens, pensait-il.
Ça n’avait pas de sens, mais c’était beau, pensait-elle.
Alors il l’aima une minute, puis deux, puis trois…
Bon, plus que 11 pages... Je m'accroche. Hier soir, j'ai croisé une lectrice de mon blog qui m'a dit qu'elle n'aimait pas du tout ce que j'écrivais en ce moment... // BANG // C'est dur à encaisser, même si ce blog n'a pas d'autre prétention que de me donner du plaisir, ça fait mal de me dire que j'en donne moins aux autres... Enfin, je continues...
Photo Julio Mitchel
Rédigé à 17:40 dans J'aime les artistes, J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (3)
Rédigé à 23:11 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (0)
Plus que 10 jours et ce sera mon dernier séjour à l'Atelier de Laurence Cossé. J'appréhende ce moment de chute libre comme si on allait m'enlever les gardes-boue. J'ai tellement appris, tellement pris, j'ai peur d'oublier combien j'ai aimé ça.
Je bloque un peu avec mon histoire de Jésus et je dois absolument la terminer avant le dernier cours. J'en suis à la moitié, quand il a sa crise existentielle et qu'il n'arrive pas à être un homme... Mais qu'est-ce que j'en sais, moi, de ce que ça représente "l'affaire homme"... En fait, je n'arrive pas à le sortir de son marasme. Je me demande ce que je pourrais bien inventer pour qu'il sorte de son ivresse des profondeurs...
"Il avait choisi l’isolement et traversait le désert sans apprécier le voyage. Il était aride, étouffant et rien ne germait. Il avait l’impression de visiter une série d’appartements vides. Il n’était plus chez lui nulle part. Il continuait d’avancer, indifférent aux signes, hébété par sa propre ivresse, animé d’une détermination sans envie. Il avançait pour ne pas se fixer, car il craignait de s’engluer lui-même dans sa maladie. Il appelait de ses vœux le changement et il aurait pactisé avec le diable s’il avait eu la certitude qu’un déclic était possible. N’avait-il pas signé d’ailleurs, sans le savoir, une sorte de lettre d’engagement ? Qu’était-ce au juste cet isolement si ce n’est une fuite en avant ? Il reniait ses amis, sa famille et tout ce qu’il avait construit. Tout cela était vain, mais il n’était pas prêt à entendre qu’il avait besoin des autres. Il lui semblait plus simple de mettre un bon coup de hache et de penser que l’aventure était ailleurs. Alors il s’acharnait à avancer sans voir, et revenait, chaque soir, la tête basse.
Petit à petit, pourtant, une faille dans son abnégation laissait percer un peu de lumière, comme une humilité qui le ramenait pas à pas vers le sens et la beauté. Le voyage n’est pas toujours celui que l’on croit et il commençait à percevoir qu’il ne s’agissait pas de fuir les autres, mais de traverser son propre désert pour y trouver un souffle nouveau. Alors, il se mit à multiplier les efforts, laborieusement, comme s’il avait enfin attrapé par terre un fil qu’il déroulait méthodiquement pour rejoindre la lumière. Il devenait le voyage. Il découvrait de nouveaux possibles, et surtout redécouvrait ce qu’il était vraiment. Ce « moi » non conditionné, délesté de tous ses artifices, malmené, essoré, étiré, avait fini par lâcher. Dépossédé de tous ses rôles, il ne restait plus que l’humain, tout le reste, il le comprenait dès lors, n’était qu'une poignée de sable entre ses doigts. Ici, au milieu du désert tout devenait alors possible, neuf. Comprenant qu’il s’agissait peut-être, là, de sa chance et du sens à saisir."
Bon qu'en pensez-vous ? ça suffit cette lueur d'espoir pour passer à l'étape de la résurrection, ou il va falloir encore lui trouver une nouvelle épreuve à franchir ? Toutes les contributions sont les bienvenues.
Rédigé à 23:22 dans J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (7)
"Dors, ça ira mieux demain"... Connaissez-vous cette phrase malade qui ne se préoccuppe pas de vivre et préférerait qu'on la laisse dormir ? Je me la répète parfois quand je suis lasse et je ne l'appelle pas maladie, mais plutôt indulgence, ou patience, voir même compréhension. De doux noms pour une maladie.
"Dors, ça ira mieux demain". Car il faut bien être malade pour penser que tout s'arrange tout seul. C'est une phrase de conte de fées,. Un de ces contes où les princes terrassent les dragons et escaladent le donjon pendant que la belle dort d'un profond sommeil. De doux contes pour un mensonge.
Dormir non ! Il y a la part belle dans ce qui m'échappe et j'ai envie de conquérir ma vie, pas de dormir et d'attendre que ça passe. Sortir la nuit venue, marcher à plein air, affronter les fantômes et rentrer me coucher pour goûter enfin au sommeil du brave.
Epuisant courage. Bonne nuit.
Photo Damien Rudd
Rédigé à 23:52 dans J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (7)
Faut dire qu'j'en bouffe de la merde - de la qui pue qui colle - alors quand j'la recrache les gars grognent d'un air qui dit qu'il pue celui-là - faut dire qu'ça pue mais quand même faut bien que ça vide le bec sinon quoi - ça te gratte que t'en peux plus. On te fait les yeux que tu sortes - alors tu fais les yeux que tu sors mais que parfois les cannes elles restent - parce que les cannes c'est con - c'est comme quand tu veux un truc que tu peux pas - c'est tout pareil - alors tu pisses - tu peux pas mais t'es là quand même - alors ça pue qu'on te dit - faut dire que ça coule pareil que t'es sur le trône - que t'y es pas mais que c'est pareil - alors faut dire que ça pue - casses-toi qu'on te dit - loin - mais où - où que t'es tu pues
Photo Vivian Maier
Rédigé à 23:50 dans J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (9)
- "J'ai failli mourir".
- Et alors, ce n'est rien mesuré à l'inconsolable et insondable profondeur de "J'ai failli vivre".
C'est la nuit au triste jour, on ne meurt plus d'amour.
Rédigé à 09:22 dans J'aime les artistes | Lien permanent | Commentaires (4)
Connaissez-vous ce lac en bord duquel poussent des bruyères sauvages abritées par des pins et des genêts. Je m'y baigne parfois dans mes rêves. L'odeur m'est familière, un mélange d'herbes parfumées, grillées par le soleil et de champignons mousseux trempant dans les ombres. la température est à peu près toujours la même. Est-ce que l'on rêve plus d'un moment que d'un lieu ?
L'eau est brune, j'ai peur de ce qu'il pourrait y avoir sous moi. Je m'accroche à la vision de mes bras que j'allonge en longues brasses. Je reste concentrée sur ma respiration, je me défie à chaque expiration. On y pêche des truites et des brochets. On y a vu serpenter à la surface des couleuvres ou des vipères. Certains disent qu'elles ne peuvent pas me piquer dans l'eau. D'autres affirment le contraire. Je continue mon avancée patiente, je traverse des courants chauds, puis glacés. Je lutte pour détendre mon corps qui se crispe. Je garde les yeux fixés sur la rive, il fait beau, je peux l'atteindre. J'allonge mes jambes au maximum pour éviter qu'elles sombrent dans les profondeurs où de longues herbes me frôlent. Chaque brassée est un exploit de plus et une imbécilité de trop. Au milieu du lac, je ne sais plus pourquoi je suis là. Je regarde en arrière et l'on me salue du bord. Je continue d'avancer et j'atteins ce petit bout de plage isolé.
Je ne pourrai pas revenir en arrière et retraverser cette épreuve. Je ne le peux pas. Je suis seule, idiote, et froussarde. L'eau me semble de plus en plus noire, peut-être même plus épaisse. Ça sent le gazoil des bateaux à moteurs. D'en face, des bras me font signe de rentrer. Alors je vais sans doute mourir, c'est sûr, mais je replonge. Je coule, mouille ma tête, et en reprenant mon souffle, je comprends que je suis accompagnée. Une force invisible m'encourage. Je sens le regard de ces autres sur la rive et cela me donne une force inouie. Mon corps devient athlétique et j'enchaîne de vives et énergiques brassées. J'atteins si vite la rive que le monde me sourit. J'ai eu si peur. Je suis tellement vivante. J'ai envie d'embrasser tout le monde, de me coller à leur peau chaude, de me mêler et de faire tas.
Je me réveille et je veux être avec vous.
Rédigé à 05:50 dans J'aime les histoires, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (24)
Rédigé à 23:40 | Lien permanent | Commentaires (7)
Vivre l'instant présent quel labeur ! La vie m'englue dans tout ce que j'ai déjà connu. En marchant dans la ville j'ai parfois l'impression de parcourir ce livre ouvert où je connais chaque page, et je m'ennuie, je me lasse. Pourtant, quelques éclairs de présence parviennent parfois à me traverser, éclairant mon ciel d'une nouvelle vision du futur. La route redevient sombre immédiatement, mais je sais que j'ai en moi, inconsciente, la connaissance du chemin. La foi éblouissante dans la forêt noire. Et alors je ressens la joie immense de la promesse : ça commence aujourd'hui.
Rédigé à 10:23 dans J'aime les guides, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (0)
Entendez-le rugir ce fauve...
Ne pas le quitter des yeux.
Ne jamais tourner le dos.
Guetter le regard.
L'oeil noir sous la paupière nonchalante.
La griffe au doigt.
Ceci n'est pas un chat.
Ne jamais croire à la douceur de sa fourure, c'est un attrape bras.
Ne jamais croire qu'il est capable d'amour, c'est un attrape coeur.
Il m'a donné un baiser, je n'en ai fait qu'une bouchée.
Biensûr, toujours, le fauve c'est moi.
Un fauve avec une tête de papillon.
Aussi féroce qu'une épine de rose.
Tremblez !
Rédigé à 15:50 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (12)
Comme je suis humeureuse... Rien ne passe sinon mes humeurs, qui comme les vagues, vont et viennent, passent ici puis repartent. J'ouvre grand toutes les fenêtres pour laisser rentrer d'autres possibles. Crinière au vent, je brasse l'air, j'embrasse, je serre, je lâche. Toujours décoiffée, comme si je ne savais pas faire les noeuds.
Rédigé à 10:00 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (1)
Un pied de nez vaut mieux que tu l'auras dans le nez... mon pied. Et c'est justement à ce pied frondeur, qui avance chaque jour en se moquant bien de la crise que je dédicace ce billet d'humeur. Ah je suis de bonne humeur en ce moment ! Il suffisait d'un rayon de soleil pour que mon cerveau se reprogramme... Fille de peu...
C'est génial, c'est la crise, la vraie crise, celle de l'appauvrissement des existences, du triomphe du capital, de la liquidation des savoir-vivre, de la surpuissance de la finance, des chiffres record du chômage... Je m'arrête là car je déteste ces mots barbares et je ne souhaite pas qu'ils déséquilibrent la poésie fragile de ce blog. Bref, c'est la crise et il faut s'en réjouir, car bientôt, quand tout cela ne sera qu'un lointain souvenir et qu'un petit chapitre dans les livres de CE2, nous serons tous des super-héros !!! Oui, car de nos pieds frondeurs, continuant d'avancer, nous aurons survécu à la crise.
Nous sommes puissants ! Nous sommes joie:foi:croit:déploit:toi+moi:ahahah ! Alors nous les puissants, qu'allons nous faire de ces super-pouvoirs maintenant que nous savons que nous en avons ? Reste donc à arbitrer sur la seule question à débattre... Où mettre cette toute puissance ? N'ayant pas trouvé la réponse, je m'évertue de canaliser la mienne dans mes textes (quoi ?... oui dans mes textes...), ou dans le business plan du Moodkit.... (chacun sa croix).
Mais d'autres, plus organisés que moi, ont fondé l'association des AhAhAh. Je vous laisse aller découvrir leur manifeste réjouissant "(...)ouvrez l’espace des possibles, soyez là où l’on ne vous attend pas(...)". Ils organisent leur premier événement du 11 au 21 juin 2013 à la Nef du Grand Palais : l'échappée belle. La créatrice Anne-Valérie Hash avec qui j'aime tant inventer le futur de la Mode, présentera une collection de robes des "belles échappées". Allez vous frotter à de l'optimisme, un pied devant l'autre, et échappez-vous autant que vous le pouvez.
S'échapper... c'est déjà se sauver...
Rédigé à 16:51 dans J'aime les artistes, J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (3)
Humiliéter : verbe du premier groupe (Humiliéter quelqu'un : Locution)
Tordre le désir de l'autre jusqu'à lui briser l'égo. Se dit de celui qui retourne à la poussière d'un coup de balai sur la tête.
Synonymes : Humblementer / Rabégoter / Torgueiller / Modestuer
Image vue sur masterspelavin.com
Rédigé à 09:50 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (2)
Je demandais à mon fils ce qu'il avait préféré de nos aventures au Maroc. Comme un enfant de neuf ans, il me répondit avec enthousiasme : "tous les copains que je me suis fais là-bas". Je ne vous cache pas que, bien entendu, tout en souriant, je grinçais intérieurement, car n'aurait-il pas été mieux qu'il me répondit "le désert !", "la traversée de la palmeraie dans la vallée du Draa !", "nos errances dans le souk de Marrakech"... Bref, je m'étais donné un mal fou à multiplier nos aventures et il ne retenait que ses petits copains. Je restais donc dans mon coin à bouder. Il ne remarqua rien.
Puis je fis le même exercice sur moi... Quel jour avais-je préféré ? Je repassais en revu les paysages, les odeurs, les saveurs et puis le souvenir apparut, brillant comme une étoile du berger, fidèle toute une vie. C'était une nuit.
Dans la nuit du désert de Chegaga, nous étions une trentaine de voyageurs de nationalités différentes, allongés sur des tapis et coussins épars. Nous finissions le dîner en buvant du thé et en profitant de ce temps pour observer les étoiles. Quelques lanternes éclairaient à peine le visage de ceux qui en étaient tout près. Je distinguais juste le visage de mes deux voisins allemands, je devinais les silhouettes des autres, mais rien de certain. Le doux vent du soir s'est chargé lui-même de porter à mes oreilles les paroles d'un français plongé dans le noir qui partageait avec ses amis de récentes découvertes scientifiques. Sa voix était reconnaissable entre toutes : calme, confiante, posée. Je l'imaginais allongé comme moi, la tête sur l'oreiller, et le regard plongé dans l'océan céleste.
Les deux très beaux motards allemands, ingénieurs mécaniciens chez BMW et Mercedes me ramenaient souvent à mon tapis, forçant leur énergie toute virile à me séduire... Se rapprochant de mon coussin pour me montrer la grande ourse... J'avais l'impression d'avoir déjà vécu cette scène mille fois dans ma vie et sans doute aussi dans mes rêves, rien de surprenant. Mais étais-je venue de si loin pour vivre l'attendu ? Je leur en voulais de me détourner de l'aventure, la vraie : Partager le rêve de l'autre, entrer dans son univers scientifique dont j'ignorais tout.
Lassée des deux coqs, je leur tournais définitivement le dos, les laissant stupéfaits d'une telle grossièreté. Ils ne s'attendaient pas à ça d'une française ! Ils ne s'attendaient pas à ça d'une mère célibataire ! Ils ne s'attendaient pas à ce que je ne m'intéresse pas au vrombissement de testostérone offerte. Je n'avais qu'à choisir celui qui était le plus à mon goût et je m'en fichais. En mettant fin à leur petit jeu, je les renvoyais à leur propre grossièreté : le sexe vain d'une nuit.
Je rattrapais donc en route le fil de la voix longue qui concluait sur cette découverte fondamentale qui nous forçait désormais à concevoir différemment notre rapport au monde : "le besoin de x"
Le besoin de x, expliquerait enfin ce qui anime l'humain dans le principe de découverte, et d'une manière scientifique expliquerait l'existence de Dieu... Evidemment, je vous laisse ici aussi frustrés que je le suis, car j'imagine combien vous aimeriez en savoir plus. Sachant que je retranscris certainement mal son propos et qu'il est même probable que je le déforme. Depuis que je suis rentrée, je cherche à en savoir plus, mais rien ne ressort dans Google alors je regarde en ligne des conférences de mathématiciens, comme Cédric Villani, pour tenter de retrouver la piste du besoin de x... Je vais continuer de me renseigner et de trouver des ouvrages sur la question, mais en attendant, j'entends encore l'échos de ce besoin fondamental et je vois encore les étoiles.
J'en voudrai longtemps à ma lunatique timidité de ne pas avoir trouvé le courage d'aller percer le secret de l'obscurité et de ne pas avoir su, lequel dans la lumière du petit déjeuner, m'avait tant fait rêvé cette nuit là.
Il y a sans doute des milliers de souvenirs qui resteront en moi de ce voyage avec Swann, mais ce que mon fils a compris intrinsèquement, avant moi qui suis encombrée de tant de préjugés, c'est que le plus important ce sont les rencontres, celles qui nous éveillent à de nouveaux désirs.
image vue chez Corrinne
PS : Me voilà obligée de rajouter un Post Scriptum à cet article car grâce à Denis, lecteur assidu de mon blog, et fin connaisseur du charme poétique de ma dyslexie... Je suis abasourdie d'apprendre que ce que j'avais entendu comme le BESOIN DE X, n'était autre que le BOSON DE HIGGS en fait... Dans la communauté scientifique, on le surnomme "la particule de Dieu". Mais dans la pénombre, et hors du contexte, seule la musique de la poésie de cette découverte était montée jusqu'à mes oreilles... je vous laisse donc découvrir le Boson de Higgs dans cet article de Libération, expliqué par le Physicien Michel Spiro. Accrochez-vous, c'est sublimement complexe ! je quote un peu l'article pour vous donner un avant-goût :
(...) Le boson de Higgs constituait le chaînon manquant - la seule particule encore non détectée - du Modèle Standard qui permet de décrire et comprendre le monde qui nous entoure, du moins pour ce qui concerne les particules élémentaires. En outre, il y joue un rôle déterminant, puisque c’est le champ de Higgs et ce boson qui sont censés «donner» leur masse aux particules de matière, tandis que les photons, les particules de la «lumière» - l’ensemble du rayonnement électromagnétique - en sont dépourvues.(...)
Rédigé à 16:37 dans J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (12)
Est-il seulement possible que j'écrive ici, la semaine dernière : voyage dans le temps... partageant ainsi avec vous cette découverte extraordinaire de l'espace temps étiré... et de revenir quelques jours plus tard, essorée, comme si je ne tirais jamais aucune leçon de rien. Le temps ? Moi ? Je n'en ai pas. J'ai l'impression de mentir comme à cet homme à qui j'assure ne pas avoir de monnaie. Mes poches sont-elles pleines de temps ? Quelques secondes par-ci par là, mais du beurre, de l'oseille, de la thune temporelle... Nada. Woualou.
Passer sa vie en vacances à se la couler douce... Toujours ces maudites histoires de choix... Ah si j'avais épousé C... j'habiterais peut-être aujourd'hui une grande maison d'architecte dans la banlieue chic Lyonnaise et j'aurais un temps infini d'ennui à ma disposition. Biensûr les enfants, biensûr les querelles, biensûr les amants, mais pas l'ombre d'un tableau excel et d'une étude de marché. Pas de données à remplir dans Salesforces. Pas de minutage de ma vie, de mes vies pour être certaine d'avoir fait suffisamment de ceci, de celà. Ai-je suffisament écrit ? Ai-je suffisamment moodkité ? Ai-je suffisamment bossé le business plan pour les couturiers ? Et mon fils ? Ai-je suffisamment... ? Non, je n'en ai pas assez fait. Pas assez fait pour mériter d'être... Ah oui, je ne vous avais pas dit... J'ai l'impression que je ne suis que ce que je fais... Epuisant existentialisme compris de travers.
Bref, je n'ai pas le temps de vous écrire, j'ai d'autres trucs à faire. Le pathétique n'attend pas. Pardonnez-moi.
Rédigé à 18:15 dans J'aime les idées | Lien permanent | Commentaires (3)
Je reviens du Maroc avec une impression fragile : Le voyage n'est pas toujours celui qu'on croit. Je dis "celui" comme si le voyage m'avait accompagné. Nous discutions lui et moi sur le chemin, il me faisait découvrir ses trésors, j'avalais quelques graines de courges grillées, c'était agréable d'oublier Paris, la ligne 4, les to do lists, les horaires... J'écoutais, je rencontrais, j'étais attentive, presque studieuse et puis je ne sais comment... Je ne saurais dire pourquoi... J'ai senti que je devenais le voyage... Avez-vous déjà vécu cette expérience en direct ? Il me semble que j'avais déjà dû ressentir quelque chose de semblable auparavant, mais que je ne l'avais réalisé que longtemps après.
En empruntant en voiture la route de Marrakech à Zagora, il y a d'abord les paysages changeants comme si des vents contraires avaient dessinés des mondes différents sur chaque montagne. Mais plus enivrant encore que ces vents intenses, c'est le temps qui semble venir de si loin qu'il est à lui seul un voyage. C'est un temps nouveau, que je découvre et qui me change.
Je découvrais hors de moi un temps non conditionné, sans repères, que j'ai fini par m'accaparer comprenant que c'était sans doute ici ma chance et le sens à saisir. Combien de temps ai-je tenu mon rôle dans ces virages temporelles ? Et si j'ouvre la fenêtre ? Et si je le lâche ? Que se passe-t-il ? Est-ce que j'existe encore ? Qui suis-je quand je me dépossède de ce qui me retiens ? Il ne reste que l'humain. Tout le reste, je le comprends alors, n'est qu'une poignée de sable entre mes doigts. Ici, au milieu du désert tout devient alors possible, neuf. Un berbère peut tomber amoureux d'une danoise, un allemand, ingénieur mécanicien chez Mercédès peut devenir hôte dans un oasis. Et moi, de quoi suis-je vraiment capable quand j'enlève mon manteau ?
Le vent qui me bouscule sans cesse et me crache à la figure n'est rien à côté de ce temps tyran qui m'attend. Il s'étend à l'infini et me regarde. Il guette. Il attend patiemment que je sois prête. Ici c'est le temps qui me prend. Je perds la notion de la notion. Reste que j'existe intensément. J'ai le temps d'être vivante.
De retour à Paris, le voyage est fini. On n'a pas de temps à perdre. Je reprends vite mon rôle et je remets mon manteau, parce qu'ici il fait froid.
Rédigé à 07:43 dans J'aime les guides, J'aime les histoires | Lien permanent | Commentaires (2)
J'aime regarder mon fils dormir. Ces petites minutes précieuses, minuscules, sont à moi. Je me les prends. Je me les garde. Je le caresse des yeux. C'est à peine si je touche une mèche de cheveux pour dégager son front, de peur de balayer un joli rêve. Tout mon être, gonflé d'une immense joie, lui souffle l'amour infini au creux de l'oreille. Je le protège, et je sens le rayonnement de mes ancêtres au dessus de nous, veillant, bienveillants. Tout est là, je n'ai besoin de rien. Tout ce qui précède et tout ce qui suivra était là, est là, ici et maintenant. Je possède l'instant présent, je le tiens, je le tiens, je le tiens puis il s'échappe.
D'un battement de cil, un oeil s'ouvre, il me regarde et déjà pense au monde qui l'attend. Il se lève léger sans laisser de trace. Peut-être est-ce une larme sur ma joue ? Une goutte d'eau de mère.
Rédigé à 22:10 dans J'aime les enfants | Lien permanent | Commentaires (3)